Fissüre

La série Fissüre prend sa source dans les dessins automatiques visibles un peu plus bas et publiés sous forme d'un livre au doux nom de La Sombre.

Cet ensemble est contitué de projections mentales qui découlent d'un rêve récurrent qui hantait mes nuits jusqu'à ce que je réalise tous ces dessins : désormais ces sombres songes ont été purgés de mon âme noircie au moyen de cette thérapie artistique.

 

 

Les dessins de la série Fissüre et La Sombre ont fait l'objet d'une exposition au Dernier Cri (Marseille) à l'été 2022 et à la galerie L'Antilope (Lyon) à la fin de la même année.

 

Carte à gratter - 2022 - 40 x 50 cm.

 

Le portfolio Fissüre qui réunit l'ensemble des dessins et édité par le Dernier Cri est disponible ici.

 

Deux sérigraphies au format 50 x 70 et une risographie au format A3 ont été tirées de cette série :

vous pouvez les trouver dans la boutique.

La Sombre

La Sombre est une série vingt-cinq dessins automatiques réalisés en 2018, à la plume et
à l’encre de chine sur papier esquisse, sans filet et sans construction.

Ils sont inspirés d'un rêve protéiforme qui m'a poursuivi pendant plusieurs années.

 

 

La série est disponible ici sous la forme d'un livre autoproduit.

“Je veux pénétrer dans cette pièce obscure et voir ce qu’il y a dedans” m’a-t-elle dit d’un ton péremptoire.
Certaines personnes n’ont aucune vergogne à glisser leurs doigts gluants dans les circonvolutions de votre cerveau. Elles veulent y dénicher et mettre en lumière vos secrets les plus enfouis, cachés et inaccessibles même à votre propre oeil intérieur, celui qui sillonne le labyrinthe de votre esprit à la manière d’une lampe torche, qui en éclaire les moindres recoins sans parvenir à faire ressortir ce que vous savez être là, tapi dans l’ombre. J’ai eu le malheur de lui évoquer mon rêve récurrent, le seul que je fais, le seul qui émerge de mon esprit amnésique.
Un rêve si peu lumineux.
Claustrophobe.
La demeure qui l’abrite est invariablement étroite et infinie à la fois. Des couloirs et des portes apparaissent là où il n’y avait qu’un mur défraichi surmontant un vieux parquet défoncé. J’erre à la manière d’un pauvre esprit égaré et je croise des doubles qui n’en sont pas, qui n’en sont plus, des êtres qui changent d’aspect selon l’angle de la lumière qui baisse et qui croit alors que quelqu’un s’amuse à jouer avec le variateur. Une ampoule grésille et se balance au plafond, éclairant par intermittence les sept coins de mon espace mental qui se dérobe, me fuit, glisse entre mes doigts.
Au réveil il n’y a déjà plus rien.
Elle est partie elle aussi, aspirée par les méandres de la chambre obscure. J’ai essayé de la retenir par la main alors qu’elle glissait le long de la rambarde pour être avalée par les ombres de l’escalier.
C’est par ma faute.
J’ai entrouvert la porte de cette chambre pour laisser voir.


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